Recommandations de l’ANSES concernant le soja dans les cuisines collectives : une analyse approfondie

Récemment, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a recommandé d’interdire les produits à base de soja dans les cuisines collectives. Cette décision repose sur la présence d’isoflavones, des composés végétaux qui, selon l’Anses, pourraient représenter un risque pour la santé à forte dose, notamment pour le système reproductif. Cependant, chez ProVeg, nous ressentons l’urgence de réagir à cette recommandation, car elle va à l’encontre du consensus scientifique actuel et des politiques adoptées par de nombreux autres pays.

Une recommandation sélective et scientifiquement fragile

« Cette recommandation est sélective et manque de fondement scientifique solide », explique Anna-Lena Klapp, responsable de la recherche chez ProVeg International. « Le soja n’apporte pas seulement des protéines végétales de haute qualité, mais aussi des graisses saines, des fibres, du fer, du calcium et d’autres nutriments essentiels. Ainsi, il est largement reconnu comme un aliment précieux, essentiel à une alimentation saine, y compris pour les enfants. »

Soja : un aliment soutenu par des recherches internationales

Dans des pays comme le Canada, l’Australie, l’Autriche, le Royaume-Uni et les États-Unis, le soja figure dans les lignes directrices nationales en matière de nutrition. En outre, de nombreuses études scientifiques et des experts comme ceux de l’ONAV (Observatoire National des Alimentations Végétales) soulignent les avantages du soja pour la santé humaine et l’environnement. Le soja est, en effet, une ressource nutritionnelle importante, soutenue par des données scientifiques robustes.

Pourquoi l’Anses met-elle en avant uniquement le soja ?

Le fait que l’Anses se concentre uniquement sur le soja, sans fournir de données à grande échelle ni de méta-analyses pour soutenir cette position, suscite de nombreuses interrogations. En effet, « Si l’Anses se focalise sur le soja sans preuves scientifiques solides, il est légitime de se demander pourquoi d’autres produits, connus pour leurs risques pour la santé, ne sont pas davantage étudiés », ajoute Anna-Lena Klapp.

Et qu’en est-il de la viande rouge et transformée ?

L’Anses ne mentionne pas dans ses recommandations les autres aliments qui comportent des risques avérés pour la santé. Par exemple, en 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la viande transformée, comme les saucisses, le jambon et le bacon, comme cancérogène (groupe 1). De même, la viande rouge a été classée comme probablement cancérogène (groupe 2A). Bien que l’Anses ait précédemment reconnu ces risques, elle n’a pas recommandé d’interdire ces produits des cuisines collectives.

« Il est incohérent d’agir contre le soja, un aliment largement soutenu par la science, tout en fermant les yeux sur les dangers bien documentés de la viande transformée, classée cancérogène par l’OMS », conclut Anna-Lena Klapp.

Le soja : un super-aliment versatile, nutritif et durable

Bien que l’Anses mette en avant les risques potentiels des isoflavones à partir d’études animales, il existe peu de preuves claires et convaincantes concernant leur impact sur la santé humaine. Au contraire, de nombreux experts et organisations mondiales soulignent que le soja, lorsqu’il est intégré à une alimentation normale, ne présente aucun effet néfaste, même chez les enfants ou les femmes enceintes. Les isoflavones font partie de l’alimentation humaine depuis des siècles sans qu’aucun dommage structurel à la santé n’ait été observé.

De plus, l’extrapolation des résultats des études sur les animaux aux humains est scientifiquement contestée. Ainsi, plusieurs experts appellent à une approche plus holistique qui prenne en compte les nombreux bienfaits prouvés du soja pour la santé.

Le soja : un aliment ancien et complet

Le soja, consommé depuis des milliers d’années dans les cultures asiatiques, est bien plus qu’un simple substitut aux produits d’origine animale. Grâce à son profil protéique complet, sa richesse en fer et en calcium, ainsi que sa polyvalence culinaire, il constitue une source alimentaire complète avec des avantages uniques pour la santé. De plus, le soja est un aliment durable, avec une empreinte carbone bien plus faible que celle des produits d’origine animale. Son intégration dans les cantines scolaires, les hôpitaux et autres institutions pourrait jouer un rôle majeur dans la promotion d’une alimentation plus durable et équilibrée.

Pourquoi ne pas en profiter ?

Au lieu de limiter l’utilisation du soja, nous, chez ProVeg, encourageons les décideurs à explorer comment les produits à base de soja peuvent être utilisés de manière intelligente et équilibrée dans les cuisines collectives. Le soja est un ingrédient polyvalent qui peut contribuer à une alimentation saine et durable.

Envie d’en savoir plus ? Lien vers l’article complet de l’ONAV

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