Écologie : La place de l’alimentation végétale dans la transition environnementale ?

La Journée internationale de l’environnement, célébrée le 05 juin, est l’occasion idéale pour réfléchir à nos habitudes de vie et à leur impact sur la planète. Parmi les nombreux aspects de notre quotidien qui influencent l’environnement, l’alimentation joue un rôle crucial. En effet, nos choix alimentaires ont des répercussions significatives sur la santé de notre planète. Dans cet article, nous explorerons l’impact de notre alimentation sur l’environnement et pourquoi il est essentiel de végétaliser notre alimentation.

Émissions de gaz à effet de serre

Le système alimentaire mondial est responsable d’environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en incluant tous les secteurs, de la production à la consommation.1 2

L’élevage d’animaux pour la consommation humaine est responsable de près de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre3, incluant le dioxyde de carbone, le méthane et l’oxyde nitreux.

Le méthane est responsable d’environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l’ère préindustrielle4, et un tiers de ces émissions peuvent être attribuées au bétail. L’élevage est donc le deuxième contributeur aux émissions de méthane après les combustibles fossiles (35 %). L’agriculture dans son ensemble est le plus gros contributeur avec environ 40 % des émissions de méthane.5

Utilisation des ressources naturelles

L’eau

La production alimentaire consomme énormément d’eau. Les plantes ont besoin d’eau pour pousser, et les animaux consomment beaucoup de plantes pour produire de la viande. De plus, une quantité considérable d’eau est nécessaire pour le traitement des produits en usine.

La production de viande et de produits laitiers nécessite une quantité considérable de ressources naturelles. À titre d’exemple, il faut environ 1450 litres d’eau pour produire un kilo de bœuf et 5600 L pour 1kg de fromage, contre 400 L pour 1kg de pois chiche.6

La production d’aliments d’origine animale est non seulement gourmande en eau, mais impacte également la qualité de notre eau. Le fumier produit par les animaux d’élevage contient des nitrates qui se retrouvent en partie dans l’air (sous forme d’ammoniac) et en partie dans les eaux souterraines et de surface, altérant ainsi la qualité de l’eau potable et de baignade.

Utilisation des terres agricoles

La plupart des terres agricoles sont utilisées pour l’élevage, contribuant à la déforestation et à la perte de biodiversité.

L’élevage utilise 83 % des terres agricoles mondiales, soit une superficie aussi grande que l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud réunies, alors qu’il ne fournit que 18 % des calories et 37 % des protéines.7

Déforestation et perte de biodiversité

Les forêts sont essentielles pour la biodiversité mondiale (elles abritent 80 % de la faune et de la flore) et jouent un rôle crucial dans l’atténuation du changement climatique, en constituant un énorme puits de carbone capable de piéger de grandes quantités de dioxyde de carbone.

Divers facteurs, notamment l’agriculture industrielle et la consommation élevée de produits d’origine animale, mettent en péril les zones forestières dans le monde entier, entraînant une déforestation massive. Selon la FAO, l’expansion de l’agriculture est à l’origine de près de 90 % de la déforestation mondiale entre 2000 et 2018.12

La déforestation s’illustre principalement en Amazonie, où des millions d’hectares de forêt sont détruits chaque année pour faire place à des pâturages et à des cultures de soja destinées à l’alimentation animale.13

Réduction de l’empreinte carbone

En optant pour une alimentation plus végétale, nous pouvons réduire considérablement notre empreinte carbone. Les cultures de légumes, de fruits, de légumineuses et de céréales génèrent beaucoup moins de gaz à effet de serre que la production de viande et autres produits animaux.

En adoptant une alimentation végétale, vous pouvez réduire jusqu’à 50 % vos émissions personnelles liées à votre alimentation.14

La transformation de notre système alimentaire, en remplaçant les produits d’origine animale par des aliments d’origine végétale, peut se révéler doublement bénéfique. D’une part, elle permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, elle permettrait de libérer des espaces préalablement destinés à l’élevage pour accroître la biodiversité de nos écosystèmes, favorisant ainsi la photosynthèse et autres formes de piégeage du carbone. Cela permettrait de lutter contre le changement climatique et, éventuellement, d’inverser la tendance, surtout face à l’accroissement de la population et de la demande globale en nourriture.

Conservation des ressources en eau

Les régimes alimentaires à base de plantes utilisent beaucoup moins d’eau que ceux riches en produits animaux. En réduisant notre consommation de viande, nous contribuons à la conservation des ressources en eau, un enjeu crucial dans de nombreuses régions du monde où l’eau devient de plus en plus rare.

Préservation de la biodiversité

En diminuant la demande de produits d’origine animale, nous pouvons réduire la pression sur les écosystèmes forestiers et contribuer à la préservation de la biodiversité. L’alimentation végétale permet de libérer des terres agricoles, qui peuvent être utilisées pour reboiser et restaurer des habitats naturels de la faune sauvage.

Vous souhaitez apprendre à végétaliser votre alimentation ?

À travers nos différents guides, nous vous fournissons toutes les connaissances et compétences nécessaires pour que votre aventure en cuisine végétale soit un succès.

Sources

  1. Crippa, M., E. Solazzo, D. Guizzardi, et al. (2021): Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions. Nature Food 2(3), 198–209. ↩︎
  2. Babiker, M., G. Berndes, K. Blok et al. (2022): Cross-sectoral perspectives. In IPCC, 2022: Climate Change 2022: Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [P.R. Shukla, J. Skea, R. Slade, A. Al Khourdajie, R. van Diemen, D. McCollum, M. Pathak, S. Some, P. Vyas, R. Fradera, M. Belkacemi, A.  Hasija, G.  Lisboa, S.  Luz, J.  Malley, (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, UK and New York, NY, USA.
    ↩︎
  3. Xu, X., P. Sharma, S. Shu, et al. (2021): Global greenhouse gas emissions from animal-based foods are twice those of plant-based foods. Nature Food 2(9), 724–732. ↩︎
  4. UNEP (2021): Methane emissions are driving climate change. Here’s how to reduce them. Available at: https://www.unep.org/news-and-stories/story/methane-emissions-are-driving-climate-change-heres-how-reduce-them ↩︎
  5. United Nations Environment Programme and Climate and Clean Air Coalition (2021). Global Methane Assessment: Benefits and Costs of Mitigating Methane Emissions. Nairobi: United Nations Environment Programme. ↩︎
  6. Poore, J., & Nemecek, T. (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science, 360(6392), 987-992. ↩︎
  7. Poore, J. & T. Nemecek (2018): Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science 360(6392), 987–992. doi:10.1126/science.aaq0216 ↩︎
  8. Ripple, W. J., P. Smith, H. Haberl, et al. (2014): Ruminants, climate change and climate policy. Nature Climate Change. 4, p.2–5 ↩︎
  9. FAOStat ↩︎
  10. Willett, W., J. Rockström, B. Loken, et al. (2019): Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems. ↩︎
  11. Fraanje, W. & T. Garnett. (2020). Soy: food, feed, and land use change. (Foodsource: Building Blocks). Food Climate Research Network, University of Oxford. ↩︎
  12. FAO (2022): FRA 2020 Remote Sensing Survey. FAO Forestry Paper No. 186. Rome. https://doi.org/10.4060/cb9970en ↩︎
  13. Cerri, C.E.P., C.C. Cerri, S.M.F. Maia, M.R. Cherubin, B.J. Feigl & R. Lal (2018): Reducing Amazon Deforestation through Agricultural Intensification in the Cerrado for Advancing Food Security and Mitigating Climate Change. Sustainability. 10, p.989 ↩︎
  14. A lot of studies are available regarding the mitigation potential of moving towards plant based diets, this is just a small excerpt:
    – Hallström, E., A. Carlsson-Kanyama & P. Börjesson (2015): Environmental impact of dietary change: a systematic review. Journal of Cleaner Production 91 1–11.
    – Kustar, A. & D. Patino-Echeverri (2021): A Review of Environmental Life Cycle Assessments of Diets: Plant-Based Solutions Are Truly Sustainable, even in the Form of Fast Foods. Sustainability 13(17), 9926. doi:10.3390/su13179926
    ↩︎

Dernières mises à jour et actualités