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Pro Environnement

L’alimentation végétale a de nombreux effets positifs sur l’environnement, notamment par la préservation de la biodiversité, l’utilisation plus efficace des ressources naturelles et la lutte contre le changement climatique.

L’impact de l’élevage sur le changement climatique

Le changement climatique menace la sécurité alimentaire, la disponibilité de l’eau et la biodiversité mondiale. Il représente également une menace pour notre cadre de vie.

La production et la consommation de produits animaux sont les causes principales du changement climatique. En choisissant une alimentation végétale, vous contribuez notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Mais concrètement, qu’est-ce que le changement climatique ? Depuis le début de la révolution industrielle, la température moyenne de la Terre augmente lentement. Les recherches scientifiques montrent que cette hausse est due aux activités humaines et qu’elle modifie considérablement le monde dans lequel nous vivons. Les effets se font déjà sentir de diverses manières dans l’environnement, l’économie et la société, et affectent de plus en plus les conditions de vie sur Terre.

Le changement climatique est un phénomène qui suit une tendance croissante sur le long terme. Prenons par exemple l’augmentation lente des températures et du niveau de la mer, et de l’augmentation des conditions météorologiques extrêmes telles que les tempêtes, les inondations et les vagues de chaleur. Ces conditions ont des répercussions négatives sur l’agriculture, l’économie et notre santé. Par exemple, les enfants et les personnes âgées sont particulièrement exposés aux vagues de chaleur résultant du changement climatique.

L’élevage et les émissions de gaz à effet de serre

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre sont causés par l’élevage. L’élevage est également responsable d’au moins la moitié des gaz à effet de serre émis par l’industrie alimentaire, elle-même responsable de 30 % des émissions humaines. 1 2 3 Ensemble, les 20 plus grandes entreprises de production de viande et de produits laitiers émettent, à elles seules, plus de gaz à effet de serre que l’ensemble de la Belgique.4

Le dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus connu, est responsable de 27 % des émissions provenant de l’élevage. On oublie souvent que le méthane (CH4) est 28 fois plus nocif pour le climat que le dioxyde de carbone5. Les émissions de méthane sont principalement causées par le bétail. En effet, les ruminants (vaches, moutons, chèvres) produisent du méthane au cours de leur digestion. Celui-ci représente environ 44 % des émissions de gaz à effet de serre provenant de l’élevage.6

L’influence du protoxyde d’azote (N2O, aussi appelé gaz hilarant) sur le réchauffement climatique est quant à elle 265 fois supérieur à celle du CO2.7 Le gaz hilarant est créé lorsqu’on utilise le fumier animal pour la fertilisation des sols, le compostage et d’autres traitements. Cela devient problématique principalement lorsqu’on utilise plus d’azote que ce que les cultures peuvent absorber. Le gaz hilarant représente environ 29 % des émissions de l’industrie de la viande.8 L’immense proportion des industrie bovine et laitières signifie que les fermes bovines représentent la plus large part des gaz à effet de serre de l’industrie de la viande. Soit 65 % 9. Tant que la production de viande et de produits laitiers se développera, les émissions continueront d’augmenter à leur tour.

Déforestation, perte de biodiversité et érosion des sols

Non seulement l’élevage génère de nombreuses émissions de gaz à effet de serre, mais il nécessite également l’utilisation de zones forestières, de prairies et de zones humides pour le pâturage et la culture d’aliments destinés aux animaux d’élevage. La destruction de ces espaces pour les transformer en terres agricoles est l’une des principales sources d’émissions de CO2.10 De plus, les animaux sauvages voient leur habitat disparaître, exerçant ainsi une forte pression sur la biodiversité et les écosystèmes.  

Ces pratiques aggravent le réchauffement climatique. Les forêts et autres réserves naturelles fonctionnent comme des espaces de stockage de carbone : elles absorbent le carbone de l’atmosphère et le stockent dans le sol. La déforestation interrompt ce processus, ce qui signifie que moins de carbone peut être absorbé. L’élevage a donc un effet doublement négatif sur le climat. Cette industrie produit une quantité importante de gaz à effet de serre tout en détruisant les systèmes de défense naturels de la Terre.

La forêt amazonienne est souvent considérée comme le poumon de la terre. Malheureusement, 20 % de cette forêt a déjà été abattue et une superficie tout aussi importante est menacée de déforestation11 Si la destruction de la forêt amazonienne se poursuit de la sorte, l’effondrement complet de l’écosystème sera à terme inévitable. Les conséquences pour le climat sont d’autant plus considérables12.

Un sol fertile contient de la terre arable et de la tourbe, et est riche en matières organiques. En raison de la déforestation, de l’assèchement et de l’utilisation non durable des terres, la couche supérieure du sol est menacée d’érosion. Les ressources naturelles telles que la terre arable et la tourbe ne se reconstituent pas facilement ; il faut plusieurs générations pour y parvenir. Les machines agricoles, la surfertilisation, les toxines et les monocultures épuisent et ameublissent le sol, augmentant ainsi le risque d’érosion par la pluie et le vent. Des sols pauvres entraînent de mauvais rendements et donc une augmentation de la demande de terres agricoles. Les sols constituent également une importante réserve de carbone. Ils contiennent plus de carbone que l’ensemble de l’atmosphère ou que toutes les cultures réunies13 14. La dégradation de la couche supérieure des sols a également un impact néfaste sur le changement climatique.

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Consommation et pollution de l’eau

En mangeant végétal, vous économisez plus de 1 300 litres d’eau par jour ! Soit l’équivalent de plus de 10 baignoires pleines ou d’une longue douche de plus de 3 heures.

Comment est-ce possible ?

La production de nourriture consomme beaucoup d’eau : les deux tiers de votre consommation totale d’eau proviennent des aliments que vous mangez. Après tout, les plantes ont besoin d’eau pour pousser. Et pour faire de la viande, un animal doit manger beaucoup de plantes. Une grande quantité d’eau est également nécessaire pour le traitement des produits en usine. Les aliments d’origine animale, en particulier la viande et le fromage, sont ceux qui nécessitent de loin le plus d’eau. En mangeant végétal, vous pouvez donc économiser énormément d’eau.

Consommation d’eau (litre/kg) des différents types d’aliments

Par exemple, 1 kilo de blé nécessite 900 litres d’eau, alors que 1 kilo de bœuf nécessite 16 000 litres, soit pas moins de 6 piscines olympiques ! Les protéines issues de la production animale ont un impact beaucoup plus important sur le climat et l’environnement que les protéines issues de la production végétale. Autre exemple, 1 kilo de protéines de bœuf nécessite 10 fois plus d’eau que 1 kilo de protéines de pois chiches.

La viande consomme donc beaucoup d’eau, mais les produits laitiers ont eux aussi une empreinte hydrique non négligeable. Par exemple, la production de lait de vache nécessite 3 fois plus d’eau que la production de lait de soja.  

Est-ce vraiment important d’économiser l’eau ? Chaque année, 4 milliards de personnes souffrent de pénuries d’eau pendant au moins un mois. Parmi elles, un demi-milliard de personnes font face à ce problème tout au long de l’année, pendant que nous utilisons une grande partie de notre eau potable pour fournir de l’eau aux animaux d’élevage et faire pousser leur nourriture.

Enfin, l’élevage menace également la qualité de notre eau. Les animaux d’élevage produisent beaucoup de fumier. Ce fumier contient des nitrates qui se retrouvent en partie dans l’air (sous forme d’ammoniac) et en partie dans les eaux souterraines et de surface. Ils menacent ainsi la qualité de l’eau potable et de baignade, ainsi que les ressources de poissons.

Un changement nécessaire de nos choix alimentaires

L’augmentation des revenus et l’urbanisation des pays en développement accroissent la consommation de viande. Une transition mondiale est en cours, dans laquelle les régimes alimentaires traditionnels, peu transformés et largement composés de végétaux, sont remplacés par des régimes riches en sucres, en graisses et produits animaux. Si l’augmentation de la consommation de viande et autres produits animaux se poursuit, les émissions de gaz à effet de serre issus de l’élevage augmenteront de près de 80 % d’ici 2050.15 16 17

Les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat sont impossibles à atteindre de cette façon. Pour atteindre l’objectif et rester sous la barre des 2 °C de hausse des températures, il est crucial de réduire notre consommation de produits animaux 18 19.

Les bienfaits d’une alimentation végétale sur le climat

La recherche scientifique montre qu’une alimentation végétale a moins d’impact sur le climat qu’une alimentation qui inclut de nombreux produits d’origine animale. Par exemple, la production de 1 kilo de bœuf émet entre 10 et 30 kilos de CO2. 20 21 22 23 24 Alors qu’1 kilo de tofu en produit à peine 1 kilo équivalent 25. Remplacer le bœuf par des haricots libérerait 42 % de terres agricoles aux États-Unis.    

Les études montrent qu’en passant à une alimentation végétale, chacun de nous peut réduire de moitié l’empreinte carbone liée à son alimentation. Si nous choisissions tous de manger végétalien, nous pourrions réduire de 70 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050. 26 27 28 La viande, les produits laitiers et autres produits d’origine animale créent plus de gaz à effet de serre que les produits d’origine végétale. Ils nécessitent également beaucoup plus de terres et de matières premières. 

En conclusion, l’alimentation végétale est l’un des moyens les plus simples et efficaces pour chacun de nous d’influencer positivement le climat.

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ProVeg réduit les émissions de gaz à effet de serre

En s’engageant auprès des politiciens, des décideurs et des organisations, ProVeg diffuse des connaissances sur l’impact de nos choix alimentaires sur le climat. Les politiciens devraient donner la priorité aux problématiques liées à la consommation et à la production alimentaires, en particulier l’élevage. Et ce tant au niveau mondial que dans les mises en œuvre nationales. Pour faire entendre notre voix, nous collaborons régulièrement avec des partenaires. ProVeg mène des négociations actives et contribue, par le biais de consultations publiques , à la politique nationale et internationale contre le changement climatique.

Sources

  1. Vermeulen, S. J. et al. (2012): Climate Change and Food Systems. Annual Review of Environment and Resources 37, p.195–222 ↩︎
  2. Herrero, M., B. Henderson, P. Havlík, et al. (2016): Greenhouse gas mitigation potentials in the livestock sector. Nature Clim. Change. 6, p.452–461 ↩︎
  3. Bajželj, B., J. M. Allwood & J. M. Cullen (2013): Designing Climate Change Mitigation Plans That Add Up. Environ Sci Technol. 47, p.8062–8069 ↩︎
  4. Heinrich Böll Stiftung, GRAIN & Institute for Agriculture & Trade Policy (2017): Big Meat and Dairy’s supersized Climate Footprint. Available at: https://www.grain.org/article/entries/5825-big-meat-and-dairy-s-supersized-climate-footprint [03.03.2018] ↩︎
  5. Gerber, P. et al. (2013): Tackling climate change through livestock: a global assessment of emissions and mitigation opportunities. FAO, Rome. p. 15 ↩︎
  6. Gerber, P. et al. (2013): Tackling climate change through livestock: a global assessment of emissions and mitigation opportunities. FAO, Rome. p. 15 ↩︎
  7. Myhre, G., D. Shindell, F.-M. Bréon, et al. (2013): Anthropogenic and Natural Radiative Forcing. In: Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate ↩︎
  8. Gerber, P. et al. (2013): Tackling climate change through livestock: a global assessment of emissions and mitigation opportunities. FAO, Rome. p. 15 ↩︎
  9. Gerber, P. et al. (2013): Tackling climate change through livestock: a global assessment of emissions and mitigation opportunities. FAO, Rome. p. 15 ↩︎
  10. IPCC (2007): Climate Change 2007: Synthesis Report. Contribution of Working Groups I, II and III to the Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Core Writing Team, Pachauri, R.K and Reisinger, A. (eds.)]. IPCC, Geneva, Switzerland ↩︎
  11. BBC (2005): Amazon destruction accelerating. Available at: http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4561189.stm [03.03.2018] ↩︎
  12. Saatchi, S., S. Asefi-Najafabady, Y. Malhi, et al (2013): Persistent Effects of a Severe Drought on Amazonian Forest Canopy. Proceedings of the National Academy of Sciences 110, no. 2 (January 8, 2013): 565–570. ↩︎
  13. Gobin, A., P. Campling et al. (2011): Soil organic matter management across the EU – best practices, constraints and trade-offs, Final Report for the European Commission’s DG Environment, September 2011 ↩︎
  14. Heinrich-Böll-Stiftung, Institute for Advanced Sustainability Studies, and Bund für Umwelt- und Naturschutz Deutschland (2015): Bodenatlas 2015: Daten und Fakten über Acker, Land und Erde. ↩︎
  15. Popp, A. et al. (2010): Food consumption, diet shifts and associated non-CO2 greenhouse gases from agricultural production. Global Environmental Change 20, p.451–462 ↩︎
  16. Tilman, D. & M. Clark (2014): Global diets link environmental sustainability and human health. Nature 515, p.518–522 ↩︎
  17. Springmann, M. et al. (2016): Analysis and valuation of the health and climate change cobenefits of dietary change. PNAS 113, p.4146–4151 ↩︎
  18. Brent Kim et al. (2015): The Importance of Reducing Animal Product Consumption and Wasted Food in Mitigating Catastrophic Climate Change. John Hopkins Center for a Livable Future ↩︎
  19. Hedenus, F., S. Wirsenius & D. J. A. Johansson (2014): The importance of reduced meat and dairy consumption for meeting stringent climate change targets. Climatic Change. 124, p.79–91 ↩︎
  20. Lesschen, J P., M. van der Berg et al. (2011): Greenhouse gas emission profiles of European livestock sectors. Animal Feed Science and Technology, pp. 166-167 and pp. 16-28. ↩︎
  21. Garnett, T. (2009): Livestock-related greenhouse gas emissions: Impacts and options for policy makers. Environmental Science and Policy 12, pp. 491–504. ↩︎
  22. Carlsson-Kanyama, A., & A. D. González (2009): Potential contributions of food consumption patterns to climate change. The American Journal of Clinical Nutrition 2009; 89 (suppl), pp. 1704S-9S. ↩︎
  23. Reinhardt, G., S. Gärtner, Münch, J. & S. Häfele (2009): Ökologische Optimierung regional erzeugter Lebensmittel: Energie- und Klimabilanzen, Heidelberg: IFEU. ↩︎
  24. Venkat, K. (2012): The climate change and economic impacts of food waste in the United States, Portland, OR: CleanMetrics Corp. ↩︎
  25. Mejia, A. et al. (2017): Greenhouse Gas Emissions Generated by Tofu Production: A Case Study. Journal of Hunger & Environmental Nutrition ↩︎
  26. Harwatt, H. et al. (2017): Substituting beans for beef as a contribution toward U.S. climate change targets. Climatic Change doi:10.1007/s10584-017-1969-1 ↩︎
  27. Wissenschaftlicher Beirat für Agrarpolitik, Ernährung und gesundheitlichen Verbraucherschutz & Wissenschaftlicher Beirat Waldpolitik beim BMEL (2016): Klimaschutz in der Land- und Forstwirtschaft sowie den nachgelagerten Bereichen Ernährung und Holzverwendung. ↩︎
  28. Scarborough, P. et al. (2014): Dietary greenhouse gas emissions of meat-eaters, fish-eaters, vegetarians and vegans in the UK. Climatic Change 125, p.179–192 ↩︎